Comment faire passer ce simple message chez ceux qui n’ont peut-être pas l’habitude de se ressourcer dans la lecture ? D’abord c’est un travail de longue haleine qui commence presque au berceau. Mettre dans les mains d’un enfant un livre illustré, conçu pour jouer est un début souhaitable. Mais si l’enfant n’a jamais eu de livre comme compagnon de jeu, le problème est plus ardu, il faut lui faire aimer un étranger.
Comment? Par petites doses, presque homéopathiques, sans aucune coercition, librement, veillant bien à lui offrir un livre agréable, léger, curieux avec des images alléchantes, tout un travail de séduction de la part du livre, bien sûr! Mais pour arriver à devenir le Pygmalion de nos élèves, il faut en premier lieu bien connaître leurs goûts et seconder leurs envies. Il faut aussi et surtout avoir une bonne connaissance du panorama de la littérature de jeunesse et des auteurs les plus aimés des jeunes. Parmi ces derniers il y en a qui ont su captiver leur public en offrant des mini-textes, des mini-scènes ou situations qui mettent en jeu des adolescents, protagonistes indiscutés des histoires. Et pourquoi pas des ados en difficulté, un peu marginalisés, confrontés à des problèmes qui les dépassent, quelquefois. Le tout saupoudré d’empathie, jamais de jugement, empreint le plus souvent d’ironie pour dédramatiser un sujet difficile. C’est pourquoi les jeunes ressentent ces histoires comme vraies, ce qui est souvent aussi le cas.
L’adolescent s’identifie automatiquement avec le protagoniste ce qui l’amènera à partager ses problèmes pour, en conclusion, le voir comme un copain qu’il faut soutenir.
Dès que ce mécanisme se déclenche, l’adolescent est pris par l’histoire, il veut arriver à la conclusion puis il cherchera d’autres histoires avec son idole. Les jeux sont faits ! L’ado lira pour son propre plaisir, il découvrira, sans aucune imposition, d’autres histoires et d’autres protagonistes.
Peut-être ne sera-t-il pas toujours sous le charme d’un même auteur, mais il partira tout seul à la recherche d’autres auteurs.Comme l’explique Proust dans la conclusion de la Recherche, lorsqu’il comprend le mécanisme de la mémoire involontaire et qu’il parle de l’art, lire c’est un peu comme vivre d’autres milliers de vies. Les auteurs, les artistes selon Proust, nous offrent cette chance inouïe de vivre à travers leurs créations des milliers d’existences différentes qu’on ne pourrait jamais vivre même si l’on pouvait vivre des centaines d’années.
Pour revenir à notre sujet, une fois les élèves conquis à la lecture il faudra leur proposer des activités pour alimenter leur désir d’aller plus loin. Le point de départ peut être la création d’une bibliothèque de classe avec des livres bien en vue et une demi-heure de prêt prévue chaque semaine. Et pour cela nous rappelons que Pearson propose depuis de longues années une collection réalisée exprès pour tous les niveaux, destinée aux débutants, collégiens et lycéens, niveaux A1, A2, B1 et B2.